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Yeeha...
Première entrée de ce journal, alors que ça fait... *réfléchit* Que je ne sais même plus combien de temps ça fait que je suis inscrite. Bouh.
En plus, aujourd'hui, c'est comme qui dirait le calme plat. Ah là là, heureusement que Dém'-chan est là...

Sinon, comme Oto et Chim se sont inscrites sur la communauté 52saveurs, j'ai eu le lien et du coup, maintenant, j'ai envie d'y participer, avec comme choix de personnages soit l'équipe 10, soit Shikamaru et Ino. Alors que j'ai déjà tout plein de projets en cours... Pour l'instant, je ne suis pas encore inscrite, je préfèrerais avoir une bonne réserve de drabbles déjà écrits avant de le faire, d'autant que j'aimerais bien les poster dans l'ordre des thèmes.
Donc pour l'instant, j'ai rédigé les neuf premiers, plus quatre autres qui me sont venus à l'esprit en passant et que j'ai bouclés tout de suite, avant d'oublier mon idée.
Comme d'habitude, j'ai eu un mal fou à trouver des titres... Enfin, pas pour tous, mais je pense que quand j'ai galéré et finalement laissé un titre qui ne me plaisait pas trop, ça doit se sentir. Je ne mets là que les neuf premiers, parce que je veux les poster dans l'ordre, d'abord, na.

Thème 1 :
Cinq nuances de blanc


Mon blanc préféré

Il y a le blanc de la lumière du soleil de midi, qui s'infiltre traîtreusement entre les volets mal fermés. Un blanc sec, agressif, très désagréable pour les pauvres garçons de dix-sept ans et un jour bien fatigués les lendemains de fêtes d'anniversaire trop arrosées. Un blanc cruel et sans pitié, qui brûle ses yeux aux paupières à demi-collées et lui donne une migraine à fendre le crâne en deux. Un blanc qu'il aurait souhaité ne jamais avoir à connaître, encore moins à affronter. Oh, la tentation de refermer les yeux et de se rendormir...
Il y a le blanc du plafond, hors de portée du blanc de la lumière et plongé dans une accueillante pénombre. Un blanc qui tire un peu sur le gris pour ne pas achever ses pupilles douloureuses. Un blanc un peu triste, couleur de ciel pluvieux. Un blanc plus charitable, qui lui redonne suffisamment de courage pour terminer d'émerger du demi-sommeil ayant perduré après l'attaque sournoise de la lumière perfide.
Il y a le blanc des murs, qui reflète le blanc lumineux tout en l'atténuant, pour n'en conserver que l'énergie envahissante. Un blanc chaleureux et plein de bonnes intentions, mais qui l'épuise rien qu'à le regarder. Un blanc pas vraiment agressif, juste trop enthousiaste... Un blanc qui l'agace un peu. Il grogne et se retourne vers le bas pour échapper à cette horripilante vision.
Il y a le blanc des draps. Un vieux blanc défraîchi par des dizaines de lavages. Un blanc de tissu, couvert de taches d'ombre et de lumière qui se promènent au gré de ses mouvements. Un blanc neutre et tranquille, rassurant au milieu de cet univers étrange. Un blanc qui respire le lit et le sommeil. Un blanc légèrement râpeux, qui le chatouille en frottant contre sa peau quand il bouge.
Il y a le blanc de sa peau à elle. Un blanc laiteux, tiède et doux sous les paumes. Un blanc moelleux, qui frissonne quand il l'effleure du bout des doigts. Un blanc appétissant, qui fleure bon la pomme, leur fruit préféré à tous les deux. Un blanc tentateur, qui semble réclamer qu'on l'embrasse, et il se sent trop bien pour résister à l'envie. Elle bouge un peu, gémit puis proteste quand ses lèvres sur son épaule la réveillent.
"Shika... Veux dormir..."
Il sourit, passe une main dans ses cheveux couleur paille et dépose un dernier baiser dans le creux de son cou avant de se blottir contre elle et de fermer les yeux en riant tout bas. Elle grogne d'un ton boudeur.
"Qu'est-ce qui te fait rire, espèce de sale chat ?"
"Je me disais que la couleur de ta peau est mon blanc préféré."
Il la regarde rougir avec une moue amusée et elle frotte son oreille accessible et ses cheveux, vengeresse.

Thème 2 :
Le mois le plus cruel

Pourquoi Shikamaru déteste le mois de juillet

Pendant l'année, quand ils n'ont que leurs week-end comme temps libre, Ino passe la plupart de son temps avec Shikamaru et Chôji. Elle a beau se plaindre qu'une jeune fille comme elle ne devrait pas être obligée de rester avec deux garçons respectivement bourru et goinfre comme seule compagnie, elle est comme soudée à eux. Et même si pendant tout le reste de l'année Shikamaru ronchonne contre elle et son besoin de donner des ordres, lorsqu'arrive le mois de juillet et que leurs parents les emmènent en vacances à la plage, il doit bien s'avouer qu'elle lui manque.
Oh, elle n'est pas bien loin, pourtant. Seulement elle est avec Sakura et les autres amies qu'elles ont rencontrées au village, en train de glousser, de jouer au ballon, de se maquiller ou de se coiffer... Entre filles, quoi. Et Shikamaru a beau être un "handicapé de la compréhension", selon Ino, il possède suffisamment de tact pour tenir compte du fait qu'elle n'a pas envie que lui ou Chôji viennent s'incruster.
Il n'empêche qu'elle lui manque. Bien sûr, il ne l'avouera jamais à personne, et surtout pas à Chôji, il est trop bavard. Mais au fond de son cerveau de génie, il doit le reconnaître, elle lui manque. Parce que ça lui fait vraiment tout drôle de ne plus avoir de fille pour lui secouer les puces quand il devient trop paresseux. Et pour tout dire, il s'ennuie un peu quand elle n'est plus là pour le traîner dans ces plans foireux dont elle a le secret.
Alors quand Chôji s'amuse à lui faire faire les test du livre de psychologie que sa mère lui a acheté pour l'occuper à autre chose qu'à grignoter l'après-midi, pendant qu'il reste dans un coin de sable à l'abri de l'eau, seul avec son meilleur ami, et lui demande quel est pour lui le mois le plus détestable, il ferme les yeux et lui répond.
"Juillet."
Chôji sourit, et poursuit.
"Et pourquoi ?"
Shikamaru soupire, jette un coup d'oeil à son idiote de coéquipière qui a l'air de bien s'amuser, à l'autre bout de la petite plage, sans jamais leur accorder un regard, et grogne entre ses dents.
"Parce que c'est le mois le plus cruel de toute l'année."

Thème 3 :
Quatre anneaux de lumière au plafond

Romantique

Ino a toujours pensé que jamais Shikamaru ne pourrait faire quoi que ce soit de romantique.
Le romantisme, ça plaît aux filles parce que ça demande des efforts. D'ailleurs quand elle y réfléchit, elle se rend compte qu'être romantique c'est faire des efforts. Se motiver un peu pour faire rêver sa petite amie, en somme. Pas le genre de choses très compatibles, à priori, avec sa paresse. Encore moins avec son peu d'intérêt pour la gent féminine...
Elle a toujours cru, aussi, que le romantisme suivait les clichés répétitifs du cinéma et des livres à l'eau de rose. Elle trouvait que le summum du romantisme, c'était de se faire inviter dans un restaurant de luxe, offrir des fleurs ou du chocolat le jour de la Saint-Valentin... Elle n'avait jamais envisagé qu'un garçon puisse être romantique sans dépenser d'argent, ou se forcer à sortir.

Mais elle l'aimait, alors elle avait plus ou moins fait une croix sur ses rêves d'adolescente fleur bleue, et s'était contentée de l'avoir lui. Après tout, c'était le plus important. Elle allait passer du temps avec lui, et elle serait suffisamment heureuse pour ne plus y penser. Elle s'est déclarée elle-même, parce qu'elle savait qu'il ne le ferait pas. Elle l'a suivi quand il sortait, puisqu'il ne l'aurait pas fait.
Quand il lui a proposé de venir passer la soirée avec lui, elle a été très surprise, et surtout complètement ravie. Elle l'a presque fait tomber en lui sautant au cou. Il a grogné un peu et elle l'a lâché, en souriant toujours. Et puis elle l'a laissé pour courir se changer. Maintenant la voilà devant sa porte, à se demander ce qu'il lui a réservé en attendant qu'il arrive. Il ouvre, la fixe un moment, surpris de la voir en yukata, puis lui sourit et s'écarte pour la laisser passer. En le suivant dans le salon, elle a un cri joyeux : sur la table basse, entre le canapé et la télévision, une énorme pizza et une pile de cassettes vidéo.
Elle a choisi un film et ils se sont vautrés l'un contre l'autre au fond du canapé pour le regarder. Ils ont passé plus de temps à se chatouiller ou se faire des câlins qu'à regarder l'écran, et c'est tant mieux. Ensuite, Shikamaru s'est assis et elle s'est allongée à côté de lui, la tête sur ses genoux. Il s'est amusé à la faire manger, morceau par morceau, sa part de pizza.

Il n'y a pas si longtemps, Ino n'aurait pas pu croire Shikamaru capable ne serait-ce que d'une preuve de tendresse. Pourtant, quand elle regarde les quatre anneaux de lumière que projette sur le plafond la lampe posée sur la table, elle se dit qu'en fait, il n'y a pas plus romantique que son génie paresseux.

Thème 4 :
Tout ce que vous avez toujours désiré

Avec un sourire

Imaginez qu'un jour - un jour normal, qui avait commencé comme les autres - vous vous rendiez compte, comme ça, brusquement, que tout ce que vous avez toujours désiré a cessé de vous intéresser. Essayez juste de vous l'imaginer.
Ce matin, ma harpie de mère m'a réveillé vers huit heures, ni plus tôt, ni plus tard que d'habitude. J'ai râlé, pesté et traînassé pendant un quart d'heure avant de m'extirper de mon petit lit douillet adoré. J'ai ouvert les volets, et dehors il faisait plutôt bon - un temps normal au mois de mai. Je suis descendu à la cuisine et j'ai mangé le plus lentement possible mon bol de céréales, histoire de grappiller encore quelques minutes avant l'entraînement... Puis ma très chère petite maman m'a flanqué dehors à coups de pied, comme tous les matins. Je suis arrivé au rendez-vous de mon équipe, le trio InoShikaChou, j'ai salué Chôji et je me suis assis par terre pour attendre Ino et Asuma-sensei. J'ai piqué deux ou trois chips dans son paquet pour m'occuper un peu.
Ensuite Ino est arrivée, avec ses grands signes de main, ses hurlements d'enthousiasme et son sourire insouciant.
Et là, sans savoir pourquoi, je me suis mis à penser à l'avenir. J'ai revu celui que je m'étais choisi il y a des années. Vous savez, devenir un ninja convenable et gagner un salaire correct, épouser une fille ni trop jolie, ni trop moche, avoir deux enfants, une fille d'abord, puis un garçon, prendre sa retraite le jour où la fille serait mariée et le fils indépendant, vivre tranquillement, en jouant au shogi et au go, vieillir, et finalement mourir avant sa femme... ?

Et bien, je serais incapable de vous expliquer pourquoi, mais quand je regarde Ino et qu'elle me sourit en criant, je le trouve mortellement ennuyeux.

Thème 5 :
L'effet de l'impact sur les objets immobiles

De l'étude des effets de l'impact sur les objets immobiles

L'adjectif qui décrirait le mieux Shikamaru est 'immobile'. Au repos. Il n'aime pas bouger - trop d'efforts à fournir. Il déteste dépenser son énergie. Non, Shikamaru préfère la sieste, ou bien les jeux de réflexion. Il passerait volontiers sa vie entière à dormir et jouer au shogi et au go.
Seulement voilà, son père a eu l'idée saugrenue d'être le meilleur ami d'Inoshi Yamanaka. Et Inoshi Yamanaka a une fille. Une fille agitée, toujours en mouvement. Shikamaru ne se souvient pas avoir vu Ino rester immobile plus de quatre secondes d'affilée, sauf quand elle dort. Et quand on place un garçon immobile en face d'une fille en mouvement, il y a impact.
Ces impacts ont des effets très étranges sur lui. Au début, il n'aimait pas ça. Après ces impacts, quel que soit le sens qu'il donnait au mot - et il pouvait sous-entendre beaucoup de choses désagréables, comme dispute, échange de coups à sens unique, hurlements gratuits, par exemple -, Shikamaru se retrouvait entraîné dans le sillage d'Ino. Toujours. Même lorsqu'il savait pertinemment que ce qu'elle préparait n'était qu'un plan foireux de plus.
Du coup, Shikamaru a toujours trouvé gênants les effets de ces impacts.

Jusqu'au jour où il a réalisé qu'ils en avaient d'autres.
Il s'en est rendu compte parce que justement, Ino était partie en mission pour trois semaines, donc avait cessé de venir le voir . Forcément, pas d'Ino, pas d'impacts. Logiquement, il aurait dû se sentir soulagé. Mais non. Il passait simplement son temps à regarder dans son dos, sans vraiment s'avouer que c'était elle qu'il cherchait du regard.

Alors quand Ino est revenue, Shikamaru a décidé de tenter une expérience.
Expérience dont le résultat s'est avéré très agréable. C'est à partir de ce jour là qu'il s'est mis à provoquer lui-même les impacts, mais des impacts d'une autre sorte, aux conséquences beaucoup moins douloureuses. Tout juste un peu de fatigue, parfois.

Maintenant, quand ses parents lui demandent pourquoi il tient tant à aller seul nourrir les cerfs dans le pré si éloigné de la maison, il répond en souriant qu'il étudie les effets de l'impact sur les objets immobiles, et ses parents ont beau chercher, ils ne parviennent pas à comprendre ce que le brillant petit cerveau de leur progéniture entend par là.

Thème 6 :
Et oui, la façon dont tu me regardes

Menteur

Quand on demande à Shikamaru quel est son genre de fille, il répond qu'il n'en sait rien et que de toute façon, ça ne l'intéresse pas. Quand on lui demande s'il lui est déjà arrivé de trouver une fille à son goût, il prétend que non. Et tout le monde le croit.
Mais c'est un menteur.
Quand ses amis vont espionner les filles sous la douche et le traînent avec eux, il fait semblant de ne pas être intéressé. Quand ils lui demandent si ça ne l'excite pas, il secoue la tête et leur dit qu'il les trouve cinglés. Et ils le laissent partir, parce qu'ils le croient.
Mais il leur ment.
Quand je lui demande s'il est déjà tombé amoureux, il fait une grimace de dégoût et s'écrie que ça ne risque pas d'être le cas. Quand je lui demande s'il a déjà trouvé une fille jolie ou simplement agréable, il secoue la tête et roule des yeux.
Il me ment aussi.
Et quand je lui dit qu'il ment, il me foudroie du regard, et me demande comment je pourrais le savoir. Je ne lui réponds pas, je souris, et il se met à ronchonner parce qu'il n'a pas envie de continuer cette discussion.

Parce qu'en fait, il a trouvé une fille à son goût, une fille jolie et avec qui il aime rester. Parce qu'il en est amoureux depuis très, très longtemps. Parce qu'il ne veut pas la voir nue pour ne pas lui manquer de respect. Parce qu'il fantasme sur elle mais ne veut pas l'avouer. Parce qu'il est fou, complètement fou d'elle, mais qu'il le lui cache, parce que Shikamaru Nara et le plus grand timide que cette terre ait jamais porté.

Il ricane.
"Et qui serait l'heureuse élue ?"
Je souris.
"Moi."
Il s'étrangle, puis tousse comme un tuberculeux, éclate de rire et s'indigne en même temps.
"D'abord c'est faux, et ensuite comment est-ce que tu pourrais le savoir ?"
Je me lève pour le détailler en entier, la tête penchée sur le côté, comme si je réfléchissais, et réponds en comptant sur mes doigts.
"Tu es un très très bon menteur. Tu mens avec ta bouche, ta langue et ta voix, tu mens avec tes bras, tu mens avec tes jambes ; ton corps tout entier ment comme il respire. Mais..."

Je le fixe, il m'observe, cherche, cherche, et puis comprend. Il écarquille les yeux.
"Et oui, la façon dont tu me regardes."

Thème 7 :
De la neige sur des cadavres

 A la maison

Quand l'autre s'écroule, en face de lui, il cligne des yeux. Il était concentré sur la lutte, pour ne pas se laisser engourdir par la douleur, tellement concentré qu'il en avait oublié tout le reste. Et le reste lui saute brutalement aux yeux : il n'y a plus rien. Rien.
Il est debout au milieu d'un tas de cadavres.
Il fait quelques pas, titube, serre les dents et parvient enfin au sapin. Il s'y adosse et tente de reprendre son souffle. La neige, si blanche et pure une heure auparavant, a à moitié fondu, et forme un horrible mélange glacé de boue et de sang, dans lequel flottent les corps de ses compagnons et de ses ennemis. Sa main indemne se crispe sur son épaule. Il aimerait pouvoir la bander, mais il ne peut pas se permettre de déchirer l'un de ses vêtements, quant à ceux des autres, ils sont sales et trempés. Il expire lentement, et suit du regard le minuscule nuage de buée qui s'élève...

Et puis la neige se met à tomber. Doucement, tout doucement, à pas de velours, elle arrive et commence à tout recouvrir. Il ferme les yeux. Il ne peut plus rester ici. Il va finir par geler. Avec une grimace de douleur, il s'écarte du tronc de l'arbre, et s'éloigne.
Mais plus il avance et plus ses jambes lui font mal. Il a froid, si froid... Et il est fatigué, fatigué, fatigué de lutter... Il voudrait être chez lui et s'asseoir près de la cheminée, bien au chaud, les bras de sa petite femme adorée autour du cou et le chat sur ses genoux...
"Reviens nous vite Shika... Et fais attention à toi. Ne te laisse pas tuer ! Promets-le moi."

Ah, mais il a promis. Il doit rentrer à la maison. Oui, rentrer à la maison... Et pour ça, il faut marcher. Avancer, encore, encore... Le village est proche, de plus en plus proche... Il passe les portes, atteint la première maison. Et il s'écroule, de froid, de faim, d'épuisement. Une silhouette accourt vers lui, puis deux autres, et encore une, trois, une...
"Il y'a eu un survivant... Mais c'est un gosse...!"
"C'est un des notres, celui-là. Vite, emmenez-le à l'intérieur ! Il est gelé, ce pauvre gamin..."
Il ne sait pas qui parle, qui le soulève, où on l'emmène. Il s'en moque.
J'ai tenu ma promesse...
Chaud. C'est la maison ? Enfin ? Il murmure.
"Hé, Ino. Désolé pour le retard chérie... C'est pas ma faute, y'avait de la neige. De la neige sur les cadavres..."
Au dessus de lui, une femme sourit. Le garçon délire, mais il est solide. Il s'en tirera.
"Tu la reverras ta femme, mon grand... Oublie la neige, elle ne t'aura pas cette fois."

Thème 8 :
L'aveugle qui mène l'aveugle

Aveugles

Quand je demande à Ino ce qu'elle pense de lui, elle me répond que Shikamaru est gentil. Un peu brutal dans sa façon de dire les choses, mais elle sait qu'au fond, il est gentil. Elle sait aussi qu'il n'aime pas mentir, même si ça lui arrive de temps en temps, comme à tout le monde. Elle ne pense pas qu'il ait conscience qu'elle le trouve gentil, elle, une fille pénible. Quand j'insiste, elle m'avoue qu'elle le trouve mignon, aussi. Et ça, elle est certaine qu'il ne le sait pas. Et elle est contente qu'il ne s'en rende pas compte, parce que sinon il ne la laisserait pas en profiter. Et elle adore le regarder quand il ne fait pas attention à elle. Quand il dort, quand il réfléchit, quand il mange, quand il ronchonne, quand il se frotte la nuque parce qu'il est embarrassé, quand il joue au go contre Temari et qu'il la bat et sourit.
Et quand je lui dis qu'elle est amoureuse de lui, elle me fait jurer de ne rien lui dire, parce qu'elle croit qu'il ne voudra plus l'approcher s'il l'apprend.

Quand je demande à Shikamaru pourquoi il supporte Ino, il me dit qu'elle est juste un peu bruyante, et que ce n'est pas de sa faute si ça la rend pénible... Que même si elle peut être agaçante, elle ne pense pas à mal... Que quand elle nous hurle dessus pour nous forcer à travailler, elle veut nous aider. Quand je veux savoir pourquoi il accepte de la suivre, il soupire et m'explique qu'elle fait un bien meilleur chef que tous les ninja infaillibles, parce qu'elle se soucie toujours des autres, à sa façon. Quand je lui demande s'il la trouve belle, il rougit et refuse de répondre.
Et quand je lui dis qu'il l'aime, il me regarde bien dans les yeux et m'annonce que si jamais je le lui répète il me fera rôtir à petit feu.

Il la suit sans voir à quel point elle est amoureuse de lui. Elle l'entraîne derrière elle, mais elle ne voit pas qu'il l'aime. Je regarde mes deux meilleurs amis, aussi aveugles l'un que l'autre, et je regrette de ne pas pouvoir trahir mes promesses pour les sortir de l'impasse dans laquelle ils se sont mis.

Thème 9 :
Quatre fois douze quarante-huit

C'est de la logique

Quand Ino lui parle des miracles de l'amour, Shikamaru hausse les épaules. Pour lui, les gens aiment une personne parce qu'ils sont comme ils sont, et le fait d'aimer ne peut changer quoi que ce soit à leur personnalité. Et bien sûr, quand il le dit à Ino, elle se fâche et lui donne une tape sur la tête.
"On ne tombe pas amoureux de quelqu'un parce qu'on est comme ci ou comme ça !"
Il hurle pour protester, parce qu'il déteste qu'Ino le frappe là. Ses neurones sont sa seule richesse, il y tient ! Et puis de toute façon, on aime une personne et pas une autre à cause de ses goûts, et les goûts sont liés à la personnalité, CQFD. Ino s'indigne de cette dernière formule.
"Je te parle d'amour, pas de maths !"
Il lève les yeux au ciel. Shikamaru ne croit qu'à une chose, et cette chose, c'est la logique. Deux et deux quatre, quatre fois douze quarante-huit, telle est sa religion. L'amour et l'âme-soeur, ce ne sont que des histoires de bonnes-femmes. Tomber amoureux n'a rien d'un miracle, c'est une question d'hormones et de concordance de personnalités, un point c'est tout. Et Ino l'exaspère à être aussi imperméable à son concept favori.
"C'est de la logique, Ino. Deux et deux font quatre, quatre fois douze quarante-huit, et jamais rien d'autre. "

Mais ce matin, quand ils se sont disputés pour la énième fois à ce propos, Ino ne l'a pas assommé en guise de représailles. Elle ne lui a pas non plus hurlé dans les oreilles jusqu'à ce qu'il abandonne l'idée de discuter. Elle s'est tournée vers lui, l'a fixé pendant un long, très long moment, jusqu'à ce qu'il détourne les yeux, et puis elle lui a demandé.
"Et c'est pour ça que tu aimeras une fille sage et raisonnable ? Parce que vos personnalités concorderont ?"
Il a grogné, puis acquiescé. Il n'a pas réussi à trouver pourquoi, mais cette question l'a mis encore plus mal à l'aise que le regard insistant d'Ino. Il a continué à regarder ailleurs, alors il ne s'est pas aperçu qu'elle se déplaçait avant qu'elle ne se soit assise sur ses genoux. Il a dégluti et essayé de protester, mais elle a posé un doigt sur ses lèvres, et il s'est tu. Elle a souri, a passé ses bras autour de son cou et a attiré sa tête contre sa poitrine. Il a rougi, bafouillé, s'est débattu mais elle n'a pas lâché prise. Elle a glissé une main dans ses cheveux et lui a massé le crâne, tout doucement, en fredonnant.
Il a arrêté de se débattre et il se détend, petit à petit. Elle lâche son cou pour jouer avec sa boucle d'oreille de sa main libérée. Il n'en profite pas pour se dégager. Elle sourit. Les minutes passent, tranquillement. Tout à coup, elle l'écarte. Instinctivement, il grogne. Elle lui fait signe de se taire, se penche vers lui puis l'embrasse. Il sursaute, mais se laisse faire. Quand elle a fini, elle revient en arrière en souriant et il l'observe, indécis.
"Shika. Est-ce que je suis raisonnable ?"
Il reste silencieux. Non, elle n'est pas raisonnable, absolument pas.
"Est-ce que je suis discrète ?"
Encore moins. Il ne répond pas, se demande où elle veut en venir.
"Ma personnalité n'a rien à voir avec la tienne. Tu ne m'as jamais vue nue, si ?"
Il secoue la tête, scandalisé.
"Alors pourquoi est-ce que tu m'aimes ?"
Et pour une fois, la logique n'est d'aucune aide à Shikamaru. Il ne connaît pas la réponse, ce n'est pas logique, il ne devrait pas l'aimer, c'est aberrant... Elle l'embrasse encore, puis lui explique en souriant.
"C'est de la logique, Shikamaru. On aime quelqu'un parce qu'il nous intrigue, parce qu'il est différent de nous, sinon ce n'est pas de l'amour. Deux et deux font quatre, quatre fois douze quarante-huit, et jamais autre chose. C'est tout."

 

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