Okay, alors vu mon magistral foirage d'explications je suis la reine des explications laborieuses et pas claires, je vais essayer de la faire proprement. Pour le sport \o/ MON DIEU J'AI DIT UN GROS MOT XD
"Mes personnages sont comme mes enfants, donc je ne veux pas que quelqu'un d'autre les utilise !"
1. Je trouve intrinsèquement faux de prétendre qu'un personnage est comme un enfant.
Je ne vois pas de réel point commun entre les deux. On ne crée pas un enfant comme on crée un personnage. Ce n'est pas parce qu'on utilise le même mot que c'est la même chose. On ne contrôle pas non plus un enfant comme on contrôle un personnage. On ne possède pas un enfant comme on peut posséder un personnage. On ne partage pas un enfant comme on partage un personnage à travers une histoire. On ne prend pas soin d'un enfant comme on prend soin d'un personnage - pour la simple et bonne raison qu'un personnage n'a pas de besoins. Si quelqu'un aime un personnage comme il aime/aimerait son enfant, je trouve ça franchement glauque. Mais glauque au stade du "vas consulter !". Parce que c'est accorder à une chose, et une chose inutile de surcroît, la même valeur qu'à un être humain. Je ne veux pas dire qu'on ne peut pas aimer ses personnages, attention. Juste que les aimer de la même manière qu'on aime ou aimerait un vrai enfant est malsain. Parce que ce ne sont pas des êtres vivants.
2. Je trouve les implications de cette phrase sur la manière de traiter ses enfants très immorales.
"Ce sont mes enfants" DONC "je les possède" DONC "je ne les partage pas"
Un enfant est un être humain, pas une chose. C'est également un être humain en position de vulnérabilité - il n'a pas encore la mâturité pour prendre ses décisions ou comprendre sa situation, il n'a pas la force de s'opposer à un adulte, il est placé sous la tutelle de ses parents - par rapport à un parent. Un parent ne doit pas utiliser son enfant. C'est immoral, quel que soit le contexte.
3. Je trouve les implications de l'analogie personnage-enfant assez terrifiantes.
Concrètement, le personnage existe à travers le texte. Il est partie intégrante du texte, mais à l'inverse on peut considérer que le texte est son corps, ce dont il est fait (des mots) - ou du moins partie de son corps. En ce sens, donner ou vendre le texte, c'est donner ou vendre ce dont est fait le personnage, son corps (tout ou partie). Si on ajoute à ça l'analogie personnage = enfant, ça sous-entendrait que puisque la personne estime posséder son enfant, elle n'a pas de scrupule à donner vendre tout ou partie de son corps. Ce qui est assez détestable, comme implication. (Après, j'ai bien conscience que ce genre d'implication n'est pas VOLONTAIRE - c'est plus une réaction de l'ordre du "euh, vous vous rendez compte des implications de ce que vous dites, là ?")
Cette argumentation s'attaque à l'argument cité ci-dessus. Je ne discute pas ici du sujet plus large du droit à fanfiquer (on connait déjà mon opinion là dessus).
Est-ce que là, c'est clair, et est-ce que ça se tient ?
(no subject)
Date: 2011-04-25 08:53 pm (UTC)je suis la reine des explications laborieuses et pas claires, je vais essayer de la faire proprement. Pour le sport \o/MON DIEU J'AI DIT UN GROS MOT XD"Mes personnages sont comme mes enfants, donc je ne veux pas que quelqu'un d'autre les utilise !"
1. Je trouve intrinsèquement faux de prétendre qu'un personnage est comme un enfant.
Je ne vois pas de réel point commun entre les deux.
On ne crée pas un enfant comme on crée un personnage. Ce n'est pas parce qu'on utilise le même mot que c'est la même chose. On ne contrôle pas non plus un enfant comme on contrôle un personnage. On ne possède pas un enfant comme on peut posséder un personnage. On ne partage pas un enfant comme on partage un personnage à travers une histoire. On ne prend pas soin d'un enfant comme on prend soin d'un personnage - pour la simple et bonne raison qu'un personnage n'a pas de besoins.
Si quelqu'un aime un personnage comme il aime/aimerait son enfant, je trouve ça franchement glauque. Mais glauque au stade du "vas consulter !". Parce que c'est accorder à une chose, et une chose inutile de surcroît, la même valeur qu'à un être humain.
Je ne veux pas dire qu'on ne peut pas aimer ses personnages, attention. Juste que les aimer de la même manière qu'on aime ou aimerait un vrai enfant est malsain. Parce que ce ne sont pas des êtres vivants.
2. Je trouve les implications de cette phrase sur la manière de traiter ses enfants très immorales.
"Ce sont mes enfants" DONC "je les possède" DONC "je ne les partage pas"
Un enfant est un être humain, pas une chose. C'est également un être humain en position de vulnérabilité - il n'a pas encore la mâturité pour prendre ses décisions ou comprendre sa situation, il n'a pas la force de s'opposer à un adulte, il est placé sous la tutelle de ses parents - par rapport à un parent. Un parent ne doit pas utiliser son enfant. C'est immoral, quel que soit le contexte.
3. Je trouve les implications de l'analogie personnage-enfant assez terrifiantes.
Concrètement, le personnage existe à travers le texte. Il est partie intégrante du texte, mais à l'inverse on peut considérer que le texte est son corps, ce dont il est fait (des mots) - ou du moins partie de son corps. En ce sens, donner ou vendre le texte, c'est donner ou vendre ce dont est fait le personnage, son corps (tout ou partie).
Si on ajoute à ça l'analogie personnage = enfant, ça sous-entendrait que puisque la personne estime posséder son enfant, elle n'a pas de scrupule à donner vendre tout ou partie de son corps. Ce qui est assez détestable, comme implication.
(Après, j'ai bien conscience que ce genre d'implication n'est pas VOLONTAIRE - c'est plus une réaction de l'ordre du "euh, vous vous rendez compte des implications de ce que vous dites, là ?")
Cette argumentation s'attaque à l'argument cité ci-dessus. Je ne discute pas ici du sujet plus large du droit à fanfiquer (on connait déjà mon opinion là dessus).
Est-ce que là, c'est clair, et est-ce que ça se tient ?